Après la campagne de piégeage, au printemps dernier, qui a permis de capturer 220 fondatrices de nids de frelons asiatiques, nous avons la chance de pouvoir expérimenter actuellement des "harpes électriques".
Ces dispositifs à la fois "high tech", "low tech" et "simple tech" sont composés de fils métalliques tendus sur un cadre en bois et parcourus par un courant électrique.
La distance entre les fils électrifiés est conçue pour correspondre à la largeur d'un frelon.
Lorsqu'un frelon passe entre les fils il reçoit une petite décharge, suffisante pour l'assommer et le faire tomber dans le bac rempli d'eau savonneuse au pied de la "harpe", où il se noie car il ne sait pas en sortir.
Les harpes ne sont pas situées devant l'entrée des ruches pour ne pas gêner le va et vient des abeilles, mais *autour* des ruches.
En effet, la stratégie d'attaque du FA fait qu'il tourne autour des ruches pour repérer ses proies, alors que les abeilles filent directement vers la piste d'envol. Ainsi le piège est assez sélectif pour n'attraper que les frelons asiatiques.
Et ça marche ! C'est par centaines que nous retrouvons des cadavres de Frelons asiatiques dans les bacs situés sous leurs harpes électriques.
Marie Laure, l'une des apicultrices du rucher Bergeyre témoigne de l'efficacité de la harpe qui protège une des ruches :
"La présence de harpe permet à la colonie de fonctionner quasi normalement. En effet, le très gros problème lié au frelon en fin d’été/ automne, c’est qu’il stresse les abeilles et elles ne sortent plus butiner (donc ne ramènent pas de pollen pour nourrir les jeunes). Une colonie stressée va mal, la Reine s’arrête de pondre. De ce fait, cela met en grave danger la survie de la colonie (pas de ponte, pas d’abeilles d’hiver. Pas de pollen, des jeunes abeilles mal nourries, carences > faiblesse de la colonie et mortalité hivernale).
Or on sait nourrir une colonie (ce qui est fait au rucher depuis fin août si besoin) mais on ne sait pas faire pondre une Reine stressée….
Ce qui est très frappant avec l’exemple de la ZAM*, c'est que quand il y a harpe, les butineuses font le job quand même. Presque tranquillement. Elles font attention, les gardiennes sont là mais les butineuses sortent, rapportent du pollen. C’est remarquable. En dépit des frelons qui tournent et se font griller autour ( haha!). "
Est-ce que ce sera suffisant ? On ne sait pas encore, mais on essaie ! L'association espère aussi trouver un relais à la campagne de piégeage dans les autres jardins partagés du 19e arrondissement au printemps 2025.
*ZAM : acronyme de Zoé , Adrien et Mathias, 3 adhérents de l'association, et apiculteurs amateurs éclairés qui ont donné leur nom à une ruche.